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exister

la boucle serait-elle bouclée? depuis plusieurs mois, les questions se bousculent, les paliers se font de plus en plus ponctuels, parfois profonds, parfois trop courts. Et il y a des étapes cruciales dans la montée des marches.

Il y a deux semaines après un RDV chez un mon thérapeute MTC (Médecine Traditionnelle Chinoise) que je vais voir, les jours qui suivirent furent très difficiles à gérer comme à chaque fois ou presque, pourtant à cette séance, j'ai lâché du lest, parlé, échangé ce qui n'est pas une obligation pour avancer dans la démarche chez mon thérapeute. Je me sens complètement libre, je laisse les mots venir ou pas. Et il n'y a pas de problème, juste mon propre jugement qui est parfois le plus difficile à maîtriser.

Durant cette séance, il m'a dit, répété un point sur moi que j'entends mais que, je sais, je mets de coté depuis le début. Une critique très positive, trop positive à mes yeux, injustifiée, imméritée! Alors, je refoule sauf que cette fois-ci, il a insisté jusqu'au moment de partir du cabinet en regardant ses mains et en me disant, "vraiment, je le ressens".

Alors encore une fois je mets ça de coté. La suite de la journée fut pour moi agréable, ouverte sur de nouveaux horizons, requinquée, j'avais une nouvelle énergie si heureuse d'avoir pu lâcher prise et d'avoir constater que ce n'est que bénéfice et non risque de je ne sais quoi. J'ai passé un cap, un mur est tombé, je peux lâcher prise dans son cabinet, il n'y a aucun risque, je suis protégée, libre.

Et puis les jours qui suivent sont difficiles, un manque se fait sentir, je suis perdue, je ne maîtrise pas du tout ce sas entre ce que je ressens chez ce thérapeute, cet état de je sais pas encore quoi, et l'extérieur, ma vie, mon boulot, mon quotidien, mes pensées, mes réflexes ancrées depuis 40 ans. Une bataille éclate alors entre ces deux états, et je ne sais pas ou je me situe, ou est la frontière? Est-ce une frontière de temps, d'espace, de position? Ai-je un pied dedans? Un pied dehors? Les deux sur un fil, les bras attachés de chaque coté, dois-je reculer vers cet espace que je connais tant, qui ne me fait plus peur, juste un peu souffrir de cette souffrance connue, reconnue, presque rassurante. Ou avancer, les yeux fermés, juste la voix de quelqu'un qui vous guide sur un parcours que votre moi refuse de voir. Lui faire confiance, oui mais...ce fameux "mais"..."tu n'as jamais montré ce coté là de toi", "es-tu capable? tu ne l'as jamais démontré", tu as toujours été l'autre." "les autres connaissent l'autre". le petit diable est là. Mon pire ennemi, c'est moi! cette phrase est tellement vrai.

Alors je passe ensuite chez mon deuxième thérapeute, une psy qui me connais depuis maintenant 10 ans. Et là je dis ce que je ressens, ce qui c'est dit chez l'autre, ce que je reçois et ce que je ne digère pas...les larmes coulent, véritables alliées dans une thérapie pour éclairer ce qui blesse, ce qui est enfoui, ce qui se terre dans l'ombre.

Et là le rideau tombe. Une culpabilité. Bien ancrée. Profonde. Devenue générale, méritée, logique. Peu importe pourquoi. Juste savoir ça, comprendre ça, savoir que c'est là, que c'est ça. Culpabilité d'exister.


Hier, les pensées s'affolent, les idées s’emmêlent. Je suis mal. Et j'essaie de comprendre ce qui se passe chez ce thérapeute, je pense, je pense, je pense....

Mais dans son cabinet, justement je ne pense pas, je suis ...

C'est ça, je suis.


J'existe.


Chez ce thérapeute, j'existe.


La personne la plus importante à ce moment là dans ce cabinet, c'est ce "moi". Lui est là mais il a mon service, complètement, exclusivement. Si cela doit durer 2 heures, cela dure 2 heures. Il annule le rendez-vous d'après! Pas d'impératif extérieur. Juste lui en thérapeute au service de ce "moi" et ce "moi". J'ai le droit d'exister! C'est ça ce qui s'est passé la première fois que je suis allée dans son cabinet. Ce choc. "pourquoi est-il si gentil? exagérément gentil, à mon service, exagérément à mon service, bienveillant, exagérément bienveillant!" Parce qu'il me montre ce que je dois comprendre. Que j'existe, j'ai le droit d'exister. D'être.


C'est donc ça cette bataille? La culpabilité d'existence depuis 40 ans et ce droit d'exister qui se fraie un chemin petit à petit...


Etre.


Hier, j'ai fait un pas sur ce fil tendu.



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